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blogaëlle
3 février 2008

Lettre V du challenge ABC 2008

AUTEUR : Verdier, Fabiennepassageredusilence
TITRE :  Passagère du silence
PUBLICATION : Paris : Albin Michel, 2003
IMPRIMEUR / FABRICANT : 18-Saint-Amand-Montrond : Bussière Camedan impr.
DESCRIPTION MATÉRIELLE : 292 p.-[32] p. de pl. : jaquette ill. en coul. ; 23 cm
ISBN : 2-226-14185-5


QUATRIÈME DE COUVERTURE

Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois, était-ce bien raisonnable ? Fabienne Verdier ne s'est pas posé la question en ce début des années 80, la jeune et brillante étudiante des Beaux-Arts est comme aimantée par le désir d'apprendre cet art pictural et calligraphique dévasté par la Révolution culturelle. Et lorsque, étrangère et perdue dans la province du Sichuan, elle se retrouve dans une école artistique régie par le Parti, elle est déterminée à affronter tous les obstacles : la langue et la méfiance des Chinois, mais aussi l'insupportable promiscuité, la misère et la saleté ambiantes, la maladie et le système inquisitorial de l'administration... Dans un oubli total de l'Occident, elle devient l'élève de très grands artistes méprisés et marginalisés qui l'initient aux secrets et aux codes d'un enseignement millénaire.

De cette expérience unique sont nés un vrai récit d'aventures et une oeuvre personnelle fascinante, qui marie l'inspiration orientale à l'art contemporain, et dont témoigne son extraordinaire livre d'art L'unique trait de pinceau (Albin Michel).


Difficile début pour ce challenge... je n'ai pas choisi le meilleur livre pour commencer avec ferveur... Ce fut une nouvelle lecture laborieuse, mais au moins je suis heureuse d'être allée jusqu'au bout (et de sortir ce titre de ma PAL...). Le problème, c'est que cette personne, qui raconte (entre autre) sa recherche et sa découverte de la calligraphie chinoise traditionnelle, m'est restée antipathique du début à la fin. Je la trouvais trop souvent désagréable par son manque d'humilité, limite arrogante. Mais cela ne tient qu'à moi. Je n'ai jamais ressenti cela en lisant un récit. Heureusement, certains passages relançaient mon entrain quand je commençais sérieusement à me lasser...

Petits morceaux choisis (quand même...) :

"Les artistes sont sans doute en Chine ceux qui connaissent le mieux la réalité de leur pays et ils savent qu'il existe un immense fossé entre le discours officiel et cette réalite. (p. 41)

"En peinture chinoise, tout se construit à partir de traits ; ils sont les pierres à l'aide desquelles on bâtit la maison." (p. 99-100)

"Il m'a donc initiée au trait-point, qui doit représenter un caillou dévalant une montagne, prêt à éclater, au trait oblique, qui ressemble à une corne de rhinocéros, au trait vertical, qui est comme un clou rouillé, au trait oblique-appuyé, qui est comme la vague qui se fracasse sur le sable et se termine en roulement de tonnerre." (p. 103)

"Rentrez chez vous et racontez ce qui nous arrive, ce qui se passe ici. Il n'y a plus de culture yi, on n'a plus le droit de parler yi, on ne peut plus penser yi. On n'a plus le droit d'être yi." (p. 188)

"N'entre jamais en politique : tu ne changeras rien mais la politique te changera. Mieux vaut être la tortue qui agite sa queue dans la boue loin des hommes, plutôt que la tortue qui finit dans la marmite." (p. 192)

"Mais, de toute façon, méfie-toi des livres : on y croit trop par le seul fait qu'ils sont écrits." (p. 199)

"Le dîner fut délicieux et amusant ; entièrement végétarien, on aurait juré, tant les plats étaient ingénieusement présentés, qu'il n'en était rien : les cuisses de poulet étaient des champignons ; le poisson de la pâte de soja. En somme, un repas de prestidigitateur destiné à nous rappeler que le monde ou nous vivons n'est qu'illusion."  (p. 202) J'ai le même souvenir d'un diner dans un restaurant végétarien à Pékin... très déroutant d'avoir tant l'impression de manger de la viande alors qu'il n'en est rien !

"Dans les discussions mondaines, on s'apercevait que le temps des colonies n'était pas mort. Des femmes qui, en Europe, travaillaient comme employées de bureau et devaient faire le marché et la cuisine elles-mêmes, ne cessaient de se plaindre avec morgue de leurs domestiques. Mes demandes de crédits pour mener une action culturelle efficace se soldaient par des refus : pas de budget ! Il y en avait cependant pour loger dans les grands hôtels des hommes politiques et les chouchous du Quai d'Orsay venus faire du tourisme aux frais du contribuable, pour organiser des cocktails et des dîners en leur honneur, sans parler des prostituées à leur fournir. Et on faisait appel à moi pour convoquer de grands artistes chinois que ces invités français se vanteraient d'avoir rencontrés mais dont ils auraient oublié le nom avant la fin de la soirée. C'était le culte du paraitre." (p. 263) ... ou ce que l'on peut vivre, au moins une fois, dans tout pays, je crois, quand on est expatrié, malheureusement...

"Pékin, outres les pigeons musiciens, était aussi, pour moi, le paradis des cerfs-volants qu'enfants et adultes faisaient voler sur la place Tianan men, témoin de tant de tragédies. Papillons, phénix, dragons aux yeux globuleux, scolopendres de plus de dix mètres de long et autres animaux fantastiques y dansaient dans les airs au gré du vent et adressaient un pied de nez au portrait de Mao encore accroché au-dessus de l'entrée de la Cité interdite."  (p. 269) ... Très joli toutes ces couleurs dans le ciel !

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Commentaires
K
J'étais tentée par le résumé... mais si tu dis que c'est ordinaire, je vais passer mon tour!!
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